La rose

Le carré central - la composition actuelle est une création d'Edouard Hosch, maître verrier qui restaura les vitraux entre 1891 et 1899. Sont représentées 5 scènes de la Création. A l'origine ce carré central comportait Annus, Sol, Luna, Dies, Nox
Les saisons - ce groupe est conservé d’origine. D’une tradition remontant à l’Antiquité, chacun personnage porte un habit et des attributs faisant allusion à la saison concernée d’après le Calendrier de Fillocalos de 354 (le Chronographe)
Les signes du Zodiaque - le zodiaque actuel résulte du IIIe siècle avant notre ère. Nombreuses jusqu'au VIe siècle, leur représentation est associée à d'autres cycles représentant le temps qui passe, tels les mois et les saisons
Les 4 éléments - au XIIe siècle, l'intérêt porté aux 4 éléments connut un succès énorme. Chacun des 4 éléments de la Rose est personnifié par une femme, alors que, souvent, le feu et l'eau sont représentés sous les traits d'un homme
L'art divinatoire - l'art de prédire l'avenir en observant les 4 éléments dérive de la tradition antique. Des 4 sciences divinatoires Géomancie, Hydromancie, Aérimancie et Pyromancie, seules les 2 dernières sont présentes à Lausanne
Le Paradis- placés à l'angle du grand carré de la Terre qu'ils irriguent, les fleuves Ghéon, Tigre, Euphrate, Phison viennent de la même source ayant son origine au Paradis. Ce dernier se trouve à l'Est au-delà des régions habitées par les hommes
Les monstres- répartis des 4 points cardinaux, associés aux fleuves du Paradis, les monstres sont des êtres vivants dans les lointaines et effrayantes contrées des Indes et d'Afrique, soulignant la topographie et la présence symbolique des continents
Les vents - tandis que fleuves du Paradis et monstres sont situés à la périphérie de la terre habitée, les vents occupent les régions aux confins du cercle cosmique. Représentés humainement dès l’Antiquité, à Lausanne, ce sont par des visages
Les palmettes - la représentation naturaliste des plantes ne prit son essor que vers le milieu du XIIIe siècle. De 3 sortes, (palmettes, écoinçons et rosettes) ces éléments décoratifs doivent être vus dans la représentation du temps
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Antérieures aux roses de la Cathédrale de Chartres, les vitraux de la rose de Lausanne ont été réalisés entre 1205 et 1232, probablement par le maître Pierre d'Arras. Exceptionnel par sa polychromie et sa grande complexité formelle, la rose de Lausanne inscrit parfaitement sa géométrie complexe dans un écrin de pierre très sophistiqué. Magistrale et unique la rose de Lausanne fut notamment repérée et dessinée par Villard de Honnecourt lors de ses voyages d'études à travers l'Europe.

Deux éléments déterminent la création de son concepteur. Il s'agit d'une part de l'influence artistique de la fin de l'Antiquité, transmises à travers des œuvres carolingiennes et sensibles au niveau de l'iconographie et de la forme. D'autre part, il est question d'une influence stylistique franco-flamande.

Le parti pris d'insérer cette représentation du monde dans des figures géométriques vient de l'influence exercée par les ouvrages encyclopédique largement répandus à l'époque et qui donnent une image du monde et des différentes représentations de la cosmologie médiévale selon des figures géométriques dont le cercle est le principal élément. Le thème principal de l'image du monde qu'illustre cette rose a rarement été aussi développé qu'à Lausanne, et il était également exceptionnel que des compositions de ce type renoncent à tout sujet religieux ou moral, comme les vertus ou les tempéraments.